Nous arrivons en début d'après midi à la frontière indienne où la jeep nous dépose afin de faire tamponner notre passeport pour quitter le territoire, opération qui se reproduira un certain nombre de fois d'ici la fin du voyage. Une fois autorisés à quitter l'Inde (il manquerait plus qu'ils nous gardent...), nous entamons la petite marche d'1 km qui nous sépare du Népal. Comme à de nombreuses frontières dans le monde, un pont qui marque celle liaison ou cette séparation (selon d'où tu viens, où tu vas et le passeport que tu as) entre les deux pays. Nous le traversons au milieu des rickschaws motorisés ou pas, des Indiens et Népalais à pied et à vélo qui semblent circuler assez librement. Arrivés de l'autre côté de la frontière, nous passons par l'immigration pour obtenir nos visas Népalais, que nous payons en dollars (Et oui le dollars est toujours là caché quelques part, prêt à bondir). Et pour ceux que ça intéresserait peut-être un jour, il est possible de payer en roupies népalaises ou indiennes. Les bus pour notre prochaine destination partent soit en fin de journée pour rouler de nuit, vu l'état des routes c'est fortement déconseillé, soit le lendemain matin à 4h30. Nous passons une courte nuit dans la ville frontalière de Kakarvita. Déjà un léger sentiment de propreté comparé au voisin. Réveille aux aurores pour 11h dans un bus un peu défoncé avec du personnel pas très avenant (on a un peu l'habitude en même temps). Notre direction : "Chitwan National Park". Réputé pour être le plus grand parc national du pays 932km2. Il a d'abord servi de réserve de chasse pour les rois et leurs copains afin qu'ils participent en toute tranquillité, à leur échelle, à l'extinction des espèces telles que les somptueux tigres, les curieux ours lippus en passant par les majestueux éléphants sauvages. Ça rend toujours mieux empaillé dans un salon ! Le summum de l'extermination de ses animaux aura lieu lors d'une des nombreuses guerres contre la Chine, les hommes étant tous occupés au front, personne ne protégeait le parc des braconniers. Une aubaine ! Le trois quart des espèces du parc furent décimées ! C'est dans les années 1973, après la venue du roi d'Angleterre qui participe à un safari-chasse, que les autorités décident d'en faire une réserve naturelle afin de protéger les animaux et de repeupler le parc. ais avant d'aller explorer la jungle Népalaise, nous partons explorer la campagne. Ici tout est relativement plat (profitons en ça ne durera pas), on enfourche donc des vélos pour l'après-midi à la rencontre des villages Tharu, communauté locale qui vit dans la plaine du Teraï depuis très longtemps. Leur ethnie étant naturellement immunisé contre le paludisme, ils se sont installés dans cette zone infestée de moustique pour faire de l'agriculture. Aujourd'hui, plus de palud, du coup de nombreuses autres ethnies sont venues s'installer dans la vallée pour des raisons économiques et climatiques. Nous croisons de nombreuses familles qui palabrent au soleil devant leurs maisons traditionnelles en terre-paille, bambou et chaume. Chaque foyer semble avoir son buffle, ses biquettes et ses poules. Les jardins verts et fournis doivent nourrir la famille, de même que les carrés de rizières qui poussent çà et là. Nous échangeons des sourires, beaucoup de Namaste, quelques "D'où venez vous ? Avez-vous des jouets ?" et même deux jeunes à vélo qui nous suivent pendant une bonne demi heure sans nous parler... Au bout d'un chemin de poussière, nous tombons sur un mariage népalais. les vêtements aux couleurs flamboyantes sont au rendez-vous. Le marié, les garçons et demoiselles d'honneur arrivent dans un bus en piteux état, les invités les accueillent devant la maison de la mariée à coup de pétales de fleurs et de grains de riz. Tout le village semble avoir été convié... Pas nous, on passe donc notre chemin pour regagner nos pénates. Après une après midi de vélo, on a un peu le derrière endolori, quoi de mieux qu'une bière pour faire passer ?! Le matin suivant c'est safari au programme ! Julie avait toujours imaginé le Safari comme une grande expédition dans la jungle africaine à bord d'un 4x4 bruyant et polluant ! Nous avons choisi la version à pied et en canoë, au coeur de la jungle (Chitwan en Népali). Départ au petit matin avec deux français, rencontrés à l'auberge. Ils avaient réservé comme nous la veille. A 7h du matin, la rivière est recouverte d'une épaisse couche de brouillard épais qui rend la traversée jusqu'à l'autre rive plus que mystique. Nous distinguons dans le brouillard quelques animaux matinaux, des canards de Sibérie (appeler oiseaux de l'amour car ils passent toute leur vie ensemble) qui migrent pendant l'hiver, un gavial matinal (les autres sont encore au fond), d'autres oiseaux non identifiés qui se réveillent doucement... Nous perçons le brouillard à bord d'un canoë en bois des plus rustique et pas très stable, qui fend les eaux le plus sereinement du monde. Une belle atmosphère pour débuter c'est "sortie nature". rrivés dans la jungle, nous débutons une marche de 6h. D'abord de la jungle feuillue, il faut regarder où nous mettons les pieds pour ne pas trébucher ou marcher sur une branche qui ferait fuir les animaux en craquant. Tout ça se fait dans le silence afin de profiter au mieux de la nature et surtout, on le répète, pour voir des animaux. Après tout on est là pour ça ! La jungle se réveille au rythme de la brume qui se dissipe, toujours à l'affût du moindre bruissement. Les premiers animaux qui se dévoilent à nous sont des singes agiles, des calaos bruyants, des perroquets en bande... On débusque quelques araignées, on aperçoit furtivement des biches tachetées, mais surtout on marche, on marche, on marche... et en silence ! Ah on l'a déjà dit ! Autant pour nous... Le paysage change soudainement et laisse place à une brousse aux herbes hautes (très hautes à cette saison). Il est donc difficile et rare d'apercevoir des animaux à cette période de l'année car ils nous entendent arriver bien avant qu'on ne les voie. Surtout les tigres ! Un proverbe dit que quand tu vois le tigre une fois, il t'as déjà vu cent fois... Arrêtons de suite tout ce suspense, nous n'avons pas croisé de tigre ! On n'aurait pas fait les malins ! D'ailleurs savez-vous ce qu'il faut faire en cas de rencontre du deuxième type ? On vous propose un résumé des consignes du guide. L'ours Lippus : regroupez-vous et faite du bruit en tapant dans vos mains, sur le sol avec vos bâtons. Bref donnez lui l'impression d'être quelque chose de bien plus fort que vous et que lui, il partira aussi vite qu'il est venu en grognant un peu quand même. On le sait parce que nous avons croisé une maman et son petit qui s'abreuvaient à un ruisseau au milieu des hautes herbes. Apparemment, on a eu de la chance que la maman est été à 2 ou 3 mètres de son petit au moment de la rencontre car s'ils avaient été vraiment ensemble elle aurait été beaucoup plus agressive. Là son premier réflexe a été de retrouver le petit, de grogner et de se refugier dans les herbes. Le tigre : ne jamais lui tourner le dos ! Reculez tranquillement et attendez qu'il passe son chemin. Si le tigre est une femelle avec son petit... Priez et espérez que toute la petite famille à bien manger au petit déj ! Le rhinocéros : ne pas lui tourner le dos non plus ! Reculez et montez dans un arbre de plus de deux mètres si c'est possible. Sinon, courez en zig zag pour le dérouter et jetez quelques choses avec votre odeur. Les rhino n'y voient pas grand chose (on pourrait aussi dire aveugle comme un rhino !), ils marchent donc à l'odorat. Le leurre permettra de le distraire le temps qu'il se désintéresse de vous. Julie aurait bien aimé tenter l'expérience du zig zag... L'éléphant : si c'est un sauvage comme Ronaldo, le seul éléphant vraiment sauvage et solitaire du parc, priez et attendez votre mort ! Il porte ce nom parce qu'à chaque fois qu'il a chargé quelqu'un, il a réussi son coup et les victimes sont mortes ! Comme le footballer qui tire et qui marque à chaque fois ! Mais vous avez quand même une chance si vous courez vite ! Voilà vous êtes prêt à affronter la jungle ! Comme vous l'avez compris, pas de rencontre dangereuse lors de cette journée. L'ours c'était plus un coup de flippe ultra rapide qu'une rencontre... Et une motivation pour continuer à marcher, en silence... (oui oui encore !). Nous grimpons dans une tour d'observation qui nous offre un paysage assez surprenant de plaine et de savane. Nous n'avons jamais été en Afrique l'un ou l'autre mais c'est exactement comme nous l'imaginons. D'ailleurs l'un de nos collègues de marche (en silence) nous confirme qu'il retrouve des paysages de Kenya. Et là on avait le droit de parler ! C'est la fin de la journée, nous prenons la route du retour avec un peu la déception de n'avoir pas croisé plus d'animaux (on vous a dit que ça nous avait coûté 60€ ?!...). Et là, tranquillement de l'autre côté d'un ruisseau se balade un rhinocéros ! Il est beau comme un dinosaure encore vivant ! Nous le suivons à distance pendant une trentaine de minute. Il avance tranquillement au milieu des hautes herbes dont il se nourri avant de nous offrir le spectacle du jour : l'heure du bain ! On le regarde se rouler dans l'eau (enfin c'est plutôt de la boue...) avec ses petites oreilles qui gigotent pour chasser les mouches... Retour en enfance garantie ! Voyez par vous-même !! On a du mal à partir car on est émerveillé par cette beauté naturelle !! Mais la journée s'achève il faut donc partir et laisser la bête en paix. Nous retraversons la rive entre les crocodiles qui se prélassent au soleil et les oiseaux qui se sèchent les plumes. Une dernière journée à trainer à la paisible guesthouse, pour essayer de se mettre à jour sur le blog avant de prendre la route direction Pokhara. Plus au nord, cette ville est un point de départ de nombreux treks. Mais ça c'est pour le prochain épisode. Namaste
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