Pour se rendre à Darleeling, notre dernière étape, il faut prendre une jeep partagée pendant 3h. Ce qui n'est pas un problème en soit, mais si tu ne mesures pas 1m93 ou que tu n'as pas le mal des transports (surtout en montagne). Nous voilà donc sur le pied de guerre à la recherche d'une Jeep où nous serions à l'avant pour trouver une solution à ces deux problématiques. Après différentes tentatives, on grimpe à l'avant, le chauffeur passe les vitesses entre les jambes de Julie et le dossier du siège tombe à chaque bosse (on est dans une jeep direction une route de montagne...) On va aller à l'arrière, s'il vous plait ! Et on prendra les 4 sièges ! On grimpe donc assez confortablement avec de nombreuses pauses (trop nombreuses et trop longues) en direction du bazar de Darjeeling. Une fois arrivés nous prenons la direction d'un hôtel héritage où Viviane nous a offert de passer une nuit pour Noël. Après les quelques plans foireux de la semaine passée, on apprécie fortement ! Les gens qui tiennent l'hôtel sont des tibétains deuxième génération qui nous accueillent chaleureusement. On s'installe dans le salon qui surplombe la vallée autour d'un thé et de biscuits et on reprend nos forces des quelques jours et surtout nuits passées. Le soir on fait une découverte culinaire des plus surprenantes qui se présente sous le nom de soupe, mais n'en a pas l'aspect. Des légumes cuit à la vapeur baignant dans une sorte de béchamel / riz au lait / lait concentré à la noix de coco... Pas possible de finir le bol, trop écœurant ! On retourne se refugier sous les couettes, les nuits sont fraiches à 2135m d'altitude dans une maison non isolée et non chauffé. Le lendemain, nous découvrons la partie moderne de Darjeeling. On commence par explorer un jardin botanique et un orchideum à l'image de l'Inde, c'est le bordel ! On se perd dans les petites rues escarpées qui remontent vers le bazar. On croise les étales d'épices et de gâteaux apéro aux couleurs flashy qui côtoient les pyjamas en pilou tout aussi flashy. Les maisons sont souvent petites et sombres, mais les habitants mettent beaucoup d'énergie à entretenir des carrés de jardins ou de plantation en pots et de peindre leurs façades aux couleurs vives. Ici la vie est loin d'être simplifié pour les habitants. En effet, ils n'ont quasiment pas d'eau courantes (seulement 2 fois par semaine). Ils doivent aller en chercher dans la rue aux robinets qu'on trouve à chaque carrefour. Les canalisations parcourent la ville, rien n'est enterré. C'est le même bordel que les fils électriques, mais pour l'eau. On nous explique que la corruption est la raison principale de ce joyeux bordel. Les politiciens qui reçoivent l'argent pour les infrastructures publiques gardent tout pour eux. D'autant que la politique n'a pas l'air d'être de tout repos entre les Indiens, les Népalais et les Tibétains de deuxième génération. Entre les habitants, ça va. Mais les Népalais réclament un état indépendant "le gourkhaland" et pour l'obtenir de nombreuses manifestations paralysent les environs régulièrement. Il parait même que l'armée indienne "s'est installée" dans un centre culturel au cœur de la ville pour être plus rapidement sur les lieux en cas de débordement. La journée s'achève dans notre chambre où nous nous réfugions. Au programme room service et bouillotte. Quand on vous dit qu'il fait froid ! e matin suivant nous faisons la connaissance du Kangchenjunga, premier sommet Indien avec ses 8586 m d'altitude qui en fait le troisième sommet au monde. On quitte l'hôtel à 4h en taxi pour se rendre à Tiger Hill, spot incontournable pour voir le soleil se lever sur l'Himalaya. On ne comprend pas trop pourquoi il faut se lever si tôt vu qu'il ne se passera rien avant 6h. Arrivée en haut, on comprend. Cette petite excursion à l'aube est un "must do" de Darjeeling et les indiens en vacances ne manquent pas à l'appel. Plus tard vous arrivez, plus bas la jeep se gare, plus haut il faut grimper et moins de chances de profiter du spectacle vous aurez. Nous restons dans la voiture avec le chauffage et notre thermos de thé un moment avant d'aller attendre avec tout le monde au point de vue. Point de vue, au passage, assez désolant puisqu'il trône au milieu un gros bâtiment en construction qui ne verra peut-être jamais le jour. Nous sommes partagés quant à notre appréciation du spectacle qui nous entoure. Cette centaine de gens agglutinés avec leurs perches à selfie, les femmes qui montent tous les matins en stop (elles profitent des taxis payés qui montent) avec leurs thermos de café et de thé, les vendeurs de bonnets et d'écharpes pour les inconscients que sont venus en T-shirt... Une drôle de faune hyper connecté qui attend ce spectacle des plus naturel nous laisse perplexe. Arthur s'amuse d'ailleurs de cette assemblée et pense que ça valait le détour rien que pour voir ça. Pendant ce temps-là les montagnes jouent avec la brumes qui se couvrent et se découvrent en laissant planer le suspense : nous sommes nous levés pour rien ? Après de longues minutes glaciales, les dernières brumes se dispersent, le sommet prend des tons orangés, puis roses... et le soleil fait son apparition ! D'un rouge éclatant, il grimpe doucement sous les cris d'admirations des spectateurs. Allez on va dire que ça valait le coup. Après une micro sieste et un copieux petit-déjeuner de l'hôtel face à la montagne, on continue notre découverte de la ville, mais côté historique. Nous découvrons la Darjeeling anglaise qui a tant fait parler d'elle. Bâtit autrefois pour être un lieu de villégiature des anglais qui vivaient à Calcutta, ils venaient ici durant l'été pour échapper à la chaleur étouffante du bord de mer. De nombreux bâtiments coloniaux dominent une place où pérégrinent les touristes. Il n'est pas très difficiles d'imaginer les lords et leurs lordettes avec leurs cannes, leurs chapeaux hauts de forme et leurs jupons se balader bras dessus dessous pour aller prendre le thé ! Nous nous mettons à l'heure anglaise et allons prendre le thé dans un grand hôtel où il est recommandé d'aller pour le tea time. Le bâtiment est très ancien et la Déco So British. Le réceptionniste nous accompagne dans un salon au coin du feu où nous prendrons un goûter fort couteux et peu goûtu. Même le thé était trop infusé. Décidément... Mais l'expérience rétro était rigolote et le coin cheminée inestimable. La dernière journée Julie a attrapé un peu froid et préfère rester à l'hôtel un peu plus avant d'aller chez l'habitant à Kurseong. Nous profitons du soleil matinal, d'abord en terrasse puis dans le bow-window de l'hôtel. Mise à jour du blog et bouquin au programme. Pour quitter Darjeeling, nous prenons le fameux toy train qui descend la montagne. C'est la locomotive originale qui date de l'époque coloniale qui est toujours en circulation. Nous n'aurons pas la version à vapeur car les horaires ne collent pas, mais c'est bien vieillot et un peu l'aventure. Le voie de train date de 1881 et sa construction a fait appel au plus grand ingénieur ferroviaires de l'époque pour faire monter et descendre les wagons sur des tronçons dignes des montagnes russes. Parfois le train doit faire une boucle afin de descendre car sinon les virages seraient trop serrés. Aujourd'hui, le train partage la route avec les voitures. Parfois il coupe complètement la route afin de passer côté falaise, puis du côté montagne. Une balade fraiche mais agréable qui nous dépose à Kurseong. Nous passons quelques jours dans une famille qui vit dans le village de la plantation de Makaiberie. On vous explique plus en détails la plantation dans les rencontres. Nos hôtes Hari Dai et Maya Bai sont un couple de sexagénaire (ou presque) qui vivent ici depuis toujours. Un mariage d'amour qui leur a donné 3 enfants, grands maintenant et plusieurs petits enfants dont 1 petit fils qui traine dans les parages pendant les vacances et se débrouille pas mal en anglais. Hari est garde forestier de la plantation à la retraite et Maya est chef d'équipe dans les jardins de thé. Ils nous accueillent dans leur maison où tout est un peu rustique, surtout la salle de bain où l'on prend la douche froide. En revanche, ils ont installé des WC occidentaux pour les gens qu'ils reçoivent. Et l'accueil est si chaleureux que la sobriété matérielle du lieu s'oublie très vite et laisse présager un agréable séjour. Ils nous concoctent des délicieux plats. Les chapatis-patates du petit-déjeuner, les nouilles sautés du déjeuner ou le dhals bath et le momo du diner. On se régale avec un avant goût de la prochaine destination. Minute culinaire, le dhal bath c'est le thali indien mais pour les népalais. Même principe avec du riz, un curry de légume et une soupe de lentille. Et le momo c'est les raviolis de farine de blé fourrées aux légumes que nous avons appris à faire avec Maya. Grand moment de partage autour de la table. Maya nous montre la technique pour fermer les raviolis, on s'entraîne, ceux de Julie prennent assez vite forme, ceux d'Arthur sont plus fastidieux et ceux d'Hari sont désastreux. On le soupçonne de ne pas trop s'appliquer pour échapper à la corvée de momo les jours de fêtes... . Pour les remercier on leur propose de cuisiner des crêpes le lendemain, s'il accepte de nous céder leur cuisine pour quelques heures. Après un aller-retour en ville pour trouver les produits nécessaires, on prépare la pâte et on laisse reposer. Pendant ce temps on part à la découverte de la plantation. On avait fait un tour avec un volontaire le deuxième jour, cette fois on se balade à l'aveuglette jusqu'à descendre toute en bas de l'exploitation où nous découvrons la source qui "alimente" le village. Les habitants n'ont pas l'eau courante ! Ils doivent descendre 2 km avec 100 mètres de dénivelé pour aller chercher 25 litres d'eau qu'ils portent dans des paniers accrochés à leur tête. On tombe sur une femme qui remonte, on lui propose donc de l'aide pour porter ses litrons. En chemin, plusieurs femmes semblent la taquiner d'avoir trouvé des porteurs. On réalise qu'elles font ça tous les jours et ça nous laisse perplexe ! Mais on n'avait pas parlé de crêpes ??! De retour à la maison, Julie passe une partie de l'après-midi à faire des bonnes crêpes au chocolat pour tout le monde. Le premier servis, le petit fils qui n'en perd pas une bouchée. Il va même piocher dans l'assiette de ses grands parents. Tout le monde semble apprécier et nous aussi ! C'est assez agréable de retrouver des saveurs familières. Notre séjour dans cette famille adorable s'achève. Nous garderons en souvenir les sourires, les rires, les échanges avec mots d'anglais, de népalais et de français. Et ça ce ne sont pas des souvenirs qui ont besoin de photo. Nous quittons l'Inde le matin suivant en jeep direction la frontière Népalaise. Nous faisons notre possible pour nous mettre à jour dans notre blog car à l'heure où vous lisez ce poste, nous nous apprêtons à quitter le Népal.
2 Commentaires
Willou
2/14/2018 08:49:20
Excellent!!! Y’a quelqu’un qui a écrit (je crois que c’est Paul Valéry): la seule forme valide de voyage est la marche vers les autres...
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Les doudou
2/14/2018 19:49:33
Coucou mon willou. Contente de voir que tu nous suive encore. Next country is Thaïlande. On part demain Du coup on s'éloigne du Bangladesh. Une petite mission t'attends? Combien de temps loin de tes amours? Des Bizhou
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