Nous ne savions à quoi nous attendre quand nous sommes arrivés dans la plus vieille ville habitée de l'Inde. Tout ce que nous savions c'est qu'elle accueille le Gange sacrée en son sein et qu'elle est connue pour être la ville où l'on vient mourir (on vous explique plus tard pourquoi). Ce que nous avons apprécié dès le début, c'est que la vieille ville piétonne donc loin du trafic et des bruits de klaxon. Cette ville, hors du temps, regorge de ruelles escarpées qui mènent toutes d'une façon ou d'une autre aux Ghats (les quais). Le principal se trouve à quelques pas de notre hôtel autour duquel se mêlent une foule hétéroclite d'Indien et d'Occidentaux, de religieux et de curieux, de croyants et de septiques. Chaque heure du jour ou de la nuit trouvent ses adeptes et chaque ghats à une utilité différente. La journée, au cours de nos pérégrinations, nous croisons des indiens qui font leurs ablutions au petit matin, des femmes qui lavent leurs linges, des Sadhus qui airent le long des quais à la recherche d'on ne sait quoi, des touristes qui photographient la magie du lieu parfois difficile à décrire. Toujours cette atmosphère paisible et sereine dans une ville pleine de vie qui est pourtant tournée vers la mort. Le soir ce déroulent les cérémonies du feu qui regroupent de nombreuses personnes. On évite de justesse le dépôt sur nos fronts du traditionnel bindi (bénédiction, bonne chance) fait à partir de substances colorées indéfinissables, en échange d'argent bien sûr, on garde nos distances pour laisser les dévots profiter du spectacle. Toutes les cérémonies sont animées par de jeunes moines (assez sexy d'après le guide et Julie), ils manipulent de grands chandeliers en mouvements circulaires, font sonner des nombreuses cloches tout en suivant le rythme des prières qui sortent de grands hauts parleurs. Les photos essaient de vous donner une idée de l'atmosphère. A toutes heures, des enfants jouent au cricket avec les moyens du bord, des hommes tapent le carton au bord du fleuve, des femmes vendent toutes sortes de bibelots... La vie s'écoule comme dans un village où la mort plane sans se faire ressentir. C'est le lendemain seulement que nous atteignons les ghats de crémations. A l'arrivée, un homme nous explique qu'une castes est préposée à la vente du bois. Entreposées par milliers, les bûches de différents gabarits et de différentes essences. Chaque essence a un coût différent et les familles choisissent en fonction de leur budget le bois qui leur convient. Les corps sont ensuite déposés dans un linceul sur un bucher, le fils aîné allumera le feu qui brûlera pendant de nombreuses heures avant de finir en cendres qui seront déposées dans le Gange, la dernière demeure avant le nirvana ! Ca, c'est le ghat pour les gens qui ont de l'argent, pour les autres, il y a un autre ghat avec du bois beaucoup moins cher, mais aussi un crématorium électrique. Et comme on peut toujours trouver des sujets plus joyeux et des endroits moins pesants, on vous embarque sur une barque pour prendre un peu de recul. De là, on a une autre vision de la ville. On prend de la distance pour observer cette ville unique aux couleurs chatoyante. Les murs sont souvent recouverts de street art, souvent des significations religieuses. Les simples maisons côtoient les immenses palaces abandonnés ou transformés en hôtels. Les ruelles qui jalonnent la ville semblent se jeter dans le Gange qui parait 2 fois plus petit qu'il n'a pu l'être. Sur la rive opposée à la ville, une autre forme de vie. Les indiens traversent pour faire des tours de chameau ou de quad sur une rive ensablée aux airs de désert. Sur le fleuve, d'autre bateaux colorés transportent les touristes au milieu des pêcheurs qui tentent de gagner leurs vies en pêchant un poisson intoxiqué aux milliers de pollutions qui composent le Gange (fleuve le plus pollué au monde). Nous quittons notre bulle pour rejoindre la gare afin d'acheter nos billets pour notre prochaine et dernière destination en Inde. Là nous découvrons que le fameux quota touristique qui sont proposés par la compagnie de train sont en fait 50 % plus cher. En gros si vous achetez 2 billets, comme nous, vous en paierez 3 ! Pas d'accords avec ce principe et l' impression d'être un peu pris pour des jambons (c'est étrange tout de même cette impression...) nous allons tenter notre chance au guichet indien pour trouver un billet à tarif normal. 40 min plus tard, on se fait carrément refouler ! On refuse de nous vendre des billets et on se fait rediriger vers le guichet touristique ! Pas le choix, nous achetons les billets avec les 50 % de taxes supplémentaires. On profite d'être dans cette partie de la ville pour aller fouiner dans une boutique de pashmina et soie recommandée par le Lonely. On n'achètera rien aujourd'hui ! Lors de notre première journée à Varanasi on sympathise avec Julie et Pascal, un couple de français en vacances en Inde qui viennent d'arriver. On passe pas mal de temps ensemble, souvent autour de la table. Le dernier jour on se rend ensemble dans une autre boutique d'écharpes. La vendeuse (un bon point pour eux, c'est une femme qui s'occupe des clients) nous montre de nombreux produits et teste nos connaissances. Au final, on découvre que des écharpes qui nous semblaient vraies ne le sont pas et vice versa ! Ca nous laisse dubitatifs et surtout on n'achètera pas d'écharpe à 100€ si on ne peut jamais être sûr ! Leçon de la journée. Cette fois on fait quelques achats et surtout on repart en sachant que le seul moyen de savoir si ton écharpe est en vrai laine/soie ou en plastique, c'est de brûler un fil ! Si ça sent le cochon grillé, pas de garantie du type de laine mais 100 % animal ! Si ça fond... vous avez compris ! Le soir du départ est arrivé, 15h de train nous attendent. Enfin ça c'est sur le papier!! Grâce à l'appli en ligne, on sait déjà que notre train à 4h de retard et celui de Julie et Pascal 6h. Ils décident donc de reprendre une chambre pour la nuit histoire de pas trainer dans le hall glaciale de l'hôtel jusqu'à pas d'heure. On accepte leur proposition (pas indécente ;-) ) de profiter de la chambre avec eux, d'autant qu'il y a 2 grands lits. Et on a bien fait ! Résultat des courses, on quitte l'hôtel à 1h du mat pour prendre le train qui est supposé partir 2h après ! Mais comme la compagnie de train n'est pas capable d'anticiper des heures de retard que nous même on avait anticipé, qu'un autre site de traking avait anticipé.... On poireautera 5h dans une salle d'attente toute pourrie qui pue et qui est remplie de locaux qui ne dorment jamais et hurlent pour parler, le tout surmonté d'un haut parleur qui crache le départ des trains qui partent avec presque autant de retard que le nôtre ! C'est là que Julie a craqué et s'est mise à pleurer ! Il parait qu'on appelle ça les nerfs apparemment ! Finalement, on partira à 7h du mat le lendemain au lieu de 18 h 30 la veille et le train arrivera à Siliguri à 22h dans une ville fantôme ! Un essai totalement infructueux de se faire rembourser nos billets ou une partie, auprès d'un chef de station antipathique qui ne regarde même pas Julie quand elle lui parle ! On prend une grande respiration, tout va bien se passer... Il parait que ça fait aussi partie du voyage : les galères et les cons sur la route. On prend un hôtel pour la nuit avant de rejoindre les montagnes au petit matin.
Prochaine et dernière étapes du voyage indien : Darjeeling, sa station et ses plantations de thé !
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